Réforme des retraites 2023 : les points essentiels pour mieux comprendre

Publié le : 26 janvier 20238 mins de lecture

A quels changements doit-on s’attendre avec la réforme des retraites imaginée, planifiée et soutenue par Emmanuel Macron ? Voici quelques points essentiels pour comprendre cet enjeu social et anticiper les pistes pour mieux préparer sa retraite.

C’était dans le programme du candidat puis du Président élu Emmanuel Macron : la réforme des retraites. Déjà amorcée lors de son premier quinquennat, on se souvient encore des mouvements sociaux de contestation qu’elle avait soulevées, notamment le mardi 17 décembre 2019. Aujourd’hui la réforme de Macron est toujours aussi impopulaire, décriée, controversée, mais que contient vraiment ce projet de réforme ? Qui est concerné par la réforme des retraites ? Quelles sont être les conséquences sur l’âge de départ, les cotisations ou encore les régimes spéciaux ? On fait le point en quelques questions/réponses pour mieux comprendre ce projet gouvernemental qui nous concerne tous.

Une réforme des retraites portée par le Président Emmanuel Macron

Réforme des retraites 2023 : c’est quoi le projet ?

D’ici à 2031, le gouvernement Macron veut décaler l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, voire 65 ans, comme le souhaite le président de la République. Dans les faits et grâce à un calcul simple pour vous rendre compte : 4 mois seraient ajoutés, par année, à partir de la génération née après le mois de juin 1961. Pour ces personnes concernées : l’âge légal de départ à la retraite passerait donc à 62 ans et 4 mois. Pour les personnes nées après le mois de juin 1962, l’âge de départ à la retraite se ferait à 62 ans et huit mois. Et ainsi de suite jusqu’à atteindre les 65 ans.

C’est tout le monde du travail qui serait concerné par cette augmentation de la durée de travail, inclus les salariés qui bénéficient encore aujourd’hui d’un régime spécifique. Seule exception pour cette réforme de la retraite : les âges de départ qui resteraient inchangés pour les personnes ayant une invalidité ou un handicap, âgées entre 55 et 62 ans.

L’autre point essentiel de cette réforme des retraites voulue par l’exécutif : le montant du minimum retraite qui serait revalorisé à 85 % du Smic, soit environ 1.200 euros par mois. Attention cependant, cette revalorisation ne concernerait que les retraités ayant cotisé 42 ans, sans effet rétroactif.

Réforme des retraites 2023 : c’est quoi l’objectif ?

Atteindre l’équilibre ?

L’exécutif, par le biais de cette réforme des retraites, dit vouloir « atteindre l’équilibre budgétaire des retraites ». Comprendre l’équilibre entre les cotisations perçues et les pensions versées. Selon le gouvernement, et via un rapport du Conseil d’Orientation des retraites, notre balance des retraites est excédentaire en 2021 et 2022. Mais l’exécutif prévoit une dégradation de cette situation sur les 25 années à venir.

En réalité, d’ici à 2027, le groupe gouvernemental qui travaille sur les retraites prévoit un déficit de notre système qui pourrait atteindre les 12 milliards d’euros. C’est avec cet argument et cette prévision que Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, justifie la réforme : une réforme qui selon lui, permettrait d’engranger 12 milliards d’euros de recettes supplémentaires.

Des recettes supplémentaires générées pour financer l’avenir

Pour aller au-delà et plus loin, à l’horizon 2035, cette fois-ci selon le Conseil d’orientation des retraites, le report de l’âge légal à 65 ans, lui, permettrait de générer plus de 32 milliards d’euros de recettes supplémentaires. Un scénario et des calculs que tempèrent plusieurs économistes qui pensent que ce déficit à combler est minime et que la réforme n’est pas urgente comme le prêtant l’exécutif.

Effectivement, bien plus que l’équilibre, ce que le gouvernement Macron cherche actuellement c’est un nouveau moyen de financer d’autres dépenses avec cette prévision excédent budgétaire du système des retraites. Cet excédent, permettrait entre autres, selon Macron de financer des projets liés à l’Éducation, le système de santé ou encore la transition écologique, la Justice et le force militaire du pays.  Un argument financier qui crispe l’opposition, même au centre. Pour certains, cette réforme est injuste car on ne finance pas des projets en fragilisant les plus modestes.

Réforme des retraites 2023 : Qui est concerné ?

Tous les salariés concernés

Tout le monde du travail : c’est-à-dire tous les travailleurs actifs, même ceux qui bénéficient de régimes spéciaux ou d’un départ anticipé. Seules exceptions à ce jour : les marins-pêcheurs, les salariés de l’Opéra de Paris et de la Comédie-Française. Est concernée également par la réforme : la fonction publique (aides-soignants, policiers, personnel pénitentiaire, contrôleurs aériens) qui bénéficient aujourd’hui d’un départ à la retraite anticipé, entre 5 et 10 ans plus tôt pour cause de pénibilité de leur travail. Eux aussi verraient leur âge de départ reculer.

La réforme des retraites annonce également la fin, de manière progressive, des régimes spéciaux (SNCF, RATP, Industries électriques et gazières, Banque de France…). En France, il existe aujourd’hui 37 régimes de retraite spéciaux, 15 seront concernés par le projet du gouvernement. C’est une des philosophies de la réforme : vouloir une « retraite universelle ».

La France, plus généreuse ?

L’on pourrait croise, en entant Emmanuel Macron, que la France se distingue des autres pays quant à la générosité de son système de retraites actuel. Qu’en est-il vraiment ? Quelques chiffres donc pour mieux comprendre :

  • Les dépenses pour nos retraites pèsent pour environ 14 % du PIB, faisant de la France la nation la plus dépensière en la matière, avec derrière, des pays comme l’Italie et la Grèce.
  • Concernant le revenu accordé aux retraités, la France est effectivement une bonne élève puisque le niveau de vie entre retraités et personnes actives est à peu près similaire. Avec le Luxembourg et l’Italie, encore.
  • Concernant l’âge de départ à la retraite, la France n’est pas avantagée.

Mise à jour de l’article : à ce jour un nouvel appel à la grève est lancé par les syndicats et les personnalités politiques de l’opposition prévu pour le mardi 31 janvier 2023.

 

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